
La physique du vélo est complexe (voir par exemple les travaux sur les équations du mouvement, 1). Apprendre a faire du vélo est également compliqué. Intuitivement on peut découper le problème en deux: équilibre et propulsion et par la suite penser que la draisienne est une étape naturelle pour apprendre le vélo (2).
Pour commencer à répondre à la question j’avais diffusé un petit questionnaire (3). Les élèves du CE1C de l’école république à Bourg la Reine ont également répondu au questionnaire ce qui permet de compléter notre petit échantillon et ainsi faire quelques tests d’hypothèses.
Concentrons nous tout d’abord sur les résultats. Chaque participant devait indiqué quel véhicule avait été utilisé avant le vélo. 19 avaient utilisé une draisienne, 2 un tricycle, 2 une trottinette et 59 un vélo à roulettes.
La première question concernait la facilité de l’apprentissage avec trois niveaux de réponse possible (voir ci-dessous). Dans le groupe draisienne l’apprentissage est déclaré majoritairement facile/rapide alors que les trois niveaux sont équivalents dans le groupe roulettes. Cette différence est statistiquement significative. Ces résultats suggèrent une différence dans la difficulté d’apprentissage (p<0.02).
Facilement/rapidement | Sans difficulté majeure | Avec difficulté | |
Draisienne | 13 | 5 | 1 |
Tricycle | 0 | 2 | 0 |
Trottinette | 1 | 1 | 0 |
Roulettes | 19 | 20 | 20 |
La seconde question concernait l’âge auquel les enfants ont appris le vélo. Il s’agissait de tester l’hypothèse que la différence de facilité soit lié à une différence d’âge. La comparaison des moyenne montre un écart significatif, les enfants du groupe draisienne ayant appris le vélo plus jeune (p<2.10-5). Leur plus grande facilité ne semble donc pas expliquée par leur plus grande expérience.
Moyenne | ecart type | n | |
Roulettes | 4,885964912 | 1,191553397 | 57 |
Draisienne | 3,789473684 | 0,7132825035 | 19 |
La dernière question abordait le type de difficulté rencontrée (équilibre ou propulsion). Les résultats reportés ci-dessous indiquent que la propulsion pose plus problème dans le groupe draisienne, alors que l’équilibre pose problème dans le groupe roulettes (p<2.10-5). Cette différence est statistiquement significative.
Propulsion | Equilibre | Aucune | Autre | |
Draisienne | 9 | 2 | 6 | 2 |
Tricycle | 2 | 2 | 0 | 0 |
Trottinette | 0 | 0 | 1 | 1 |
Roulettes | 10 | 40 | 5 | 2 |
Que tirer de ces résultats?
Il faut tout d’abord être extrêmement prudent. Il s’agit du résultat d’un questionnaire dont le résultat est en accord avec l’analyse intuitive de la situation. Il est donc possible que certaines réponses aient été biaisées involontairement par les participants. D’autre part l’échantillon est non seulement trop petit mais également construit d’une manière qui ne garantit pas qu’il soit représentatif.
Si on admet les résultats alors ils pourraient correspondre à l’idée que l’apprentissage du vélo se fait plus facilement si on dissocie les différentes composantes, et étape par étape (4). Ainsi ceux qui ont appris via la draisienne apprendraient plus vite parce qu’ils maîtrisent déjà l’équilibre.
Une alternative est qu’ils pourraient bénéficier de la connaissance de l’effet stabilisateur de la vitesse (5).
Les résultats ne sont certainement pas une réponse définitive mais encouragent certainement à faire des expériences.